Claude NICOLET

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Région Nord Pas de Calais 3« Un budget lucide, politique, responsable et volontariste » de 1,9 milliards d’euros. « Calculé à l’euro près dans un contexte difficile » selon les termes de Daniel Percheron, Président du Conseil régional, en ouverture de la séance plénière, le budget régional est pour Rudy Elegeest, Vice-président aux finances, un budget « lucide, politique, responsable et volontariste ».

Le budget primitif 2013 a été voté aux termes de 3 jours de débats « intenses et constructifs, démontrant l’ampleur des politiques régionales», a affirmé Daniel Percheron. Le budget a recueilli 60 voix. (Pour : 60. Contre : 38. Abstention : 13). Le Conseil régional Nord-Pas de Calais se dote pour 2013 d’un budget de 1,9 milliards d’euros (dont 1,249 milliards d’euros en fonctionnement et 683 millions d’euros eninvestissement).

Ce budget permet d’afficher un autofinancement de 230 millions d’euros, stable par rapport à l’année dernière. Le budget 2013 est contraint en fonctionnement. Ainsi, les services régionaux affichent une baisse sensible de leurs moyens ( moins 8,2%, hors frais financiers et charges de personnel). L’investissement ( 572,5 millions d’euros), bien qu’inférieur à celui de 2012 ( - 9,2%), reste supérieur à la moyenne du cycle ouvert en 2004. De nombreux projets régionaux comme le Louvre-Lens ou le Vélodrome couvert régional de Roubaix sont arrivés à terme. L’Exécutif régional a aussi rappelé « qu’il ne disposait plus que de la carte grise comme levier fiscal, mais que ce levier ne serait pas actionné ». Le tarif reste donc inchangé à 45 euros par cheval vapeur.

Quelles priorités pour l’action régionale ?

C’est aussi « un budget politique » pour Rudy Elegeest, affichant les priorités. La part des   politiques régionales dans les dépenses totales de fonctionnement (72,3%) et d’investissement (98,8%) est stable par rapport à 2012. « Le budget régional est volontariste » a insisté fortement Rudy Elegeest, réaffirmant l’ambition de la Région « de jouer pleinement son rôle de bouclier social et économique au bénéficie des usagers du service public, du développement du territoire, mais surtout des habitants ».

Des décisions fortes

Gel des dépenses de fonctionnement.Economie sur les moyens de l’Institution. Ajustement de l’effort d’investissement.


Renforcer le rôle de la Région comme bouclier contre la crise économique et sociale. 

« Le soutien à l’activité et à l’emploi reste une priorité de l’action régionale », rappelle Rudy Elegeest. Les crédits consacrés à l’action économique passent de 66 millions d’euros à 77,1 millions d’euros pour 2013 (+16,8%). La principale évolution porte sur la mise en place d’un plan de lutte anti-crise (8,7 millions d’euros), avec des « mesures défensives» visant à prévenir les difficultés rencontrées par les acteurs économiques de notre région. Une autre mesure phare est l’accompagnement des emplois d’avenir. 120 postes seront créés au sein des services régionaux l’année prochaine et une enveloppe de 21 millions d’euros sera consacrée à l’accompagnement des 6 000 emplois d’avenir sur le territoire.

Améliorer le bien-être quotidien des usagers du service public.

En poursuivant la mise en œuvre du Programme pluriannuel d’investissement des lycées (PPI), le Conseil régional se donne les moyens de créer les meilleures conditions matérielles de réussite des élèves, que ce
soit au niveau des infrastructures (rénovation/restructuration des bâtiments, raccordement au réseau haut débit) ou des équipements mis à disposition (espaces numériques de travail). L’effort est aussi maintenu dans les Centres de Formation par l’Apprentissage (CFA), avec le déploiement du Contrat d’Objectifs et de Moyens signé avec l’Etat pour 2011-2015. 25% du budget est consacré aux transports, essentiellement au TER. L’acquisition de nouvelles rames en 2013 permettra à la fois d’accroître la capacité du réseau et d’améliorer les conditions de transports des utilisateurs. 


Réduire les inégalités territoriales.

La mise en œuvre de la convention partenariale signée en 2005 entre l’Etat, la Région et l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), pour laquelle la collectivité s’est engagée à hauteur de 360 millions d’euros à l’horizon 2013, monte en puissance. Les crédits de paiement inscrits dans le budget 2013 s’élèvent en investissement à 33 millions d’euros, soit une hausse de plus de 10% par rapport à 2012. Les crédits consacrés à l’aménagement du territoire sont reconduits à hauteur de 26,1 millions d’euros en  investissement et seront mobilisés pour accompagner le développement des projets retenus au titre des trois fonds territoriaux (Littoral, Bassin minier, Hainaut-Cambrésis) contractualisés avec l’Etat dans le cadre du Contrat de projets Etat-Région 2007-2013. 


Préparer l’avenir des habitants et du territoire.

Conscient des difficultés structurelles que subit le territoire, l’Exécutif régional par la voix de Rudy Elegeest « a préservé les marges d’intervention de la collectivité dans les secteurs porteurs de progrès et d’attractivité ». Les dépenses en matière d’éducation (lycées, apprentissage) représentent 23,3% des dépenses totales d’intervention en fonctionnement.  Les crédits consacrés à la recherche sont stabilisés, donnant les moyens à l’institution de dynamiser les capacités d’innovation du territoire et de développer les interactions entre les différentes intervenants (laboratoires publics et privés, universités, entreprises). L’enseignement supérieur fait également partie des priorités, afin notamment d’améliorer la qualité de vie sur les campus universitaires.

En guise de conclusion,  Rudy Elegeest a souligné que « les trois jours de débat ont permis de mesurer l’ampleur et la dimension de l’intervention régionale. Dans un contexte très contraignant, ce budget permet de placer le curseur entre la prudence et le volontarisme au bon endroit, pour le développement régional et les services aux habitants ».