Claude NICOLET

Le site de

Nord_EclairMardi 22 novembre 2011. Ardent défenseur de la réindustrialisation de la France, axe fort de sa campagne, Jean-Pierre Chevènement s'est rendu, hier, à Arques, afin de visiter le site historique du leader des arts de la table. Peine perdue. Le candidat MRC à la présidentielle s'en est vu refuser l'entrée.

C'est avec une pointe de déception et d'incompréhension que Jean-Pierre Chevènement est reparti d'Arques, sans avoir pu mettre les pieds dans la verrerie-cristallerie implantée dans la commune depuis le XIXe siècle. « J'ai déjà visité, depuis le début de ma campagne, une dizaine d'entreprises, et c'est la première qui me ferme ses portes, déplore-t-il. Je ne suis pas venu chercher querelle à Arc International, mais simplement écouter leur discours. »

Car selon le candidat MRC à la présidentielle, le site, dont l'effectif est passé de 12 000 salariés en 2004 à moins de 6 000 aujourd'hui, alors que la production de ses filiales en Chine et aux Émirats arabes unis a augmenté, est « un bon exemple de la désindustrialisation qui frappe toutes nos régions et plus particulièrement le Nord - Pas-de-Calais ».

L'ancien ministre de François Mitterrand qui est l'un des plus fervents pourfendeurs du traité de Maastricht estime que cette situation est le résultat d'une « surévaluation de l'euro qui pèse lourdement sur nos exportations et favorise les délocalisations ». C'est pourquoi il prône une monnaie moins chère, la croissance plutôt que la récession, le maintien d'une souveraineté budgétaire, ainsi qu'une Europe réaliste et confédérale. Quatre « repères clairs », dont il a fait le coeur de sa campagne pour 2012.

Une candidature mûrement réfléchie, à travers laquelle il souhaite faire « bouger les lignes de la gauche ». Reste encore à celui qui a obtenu 5,3 % des suffrages en 2002 à recueillir les indispensables 500 signatures. « J'en ai déjà plus de la moitié et ça s'est accéléré depuis que je me suis officiellement déclaré. »

En attendant, il compte poursuivre sa tournée des entreprises de l'Hexagone malgré ce déplacement infructueux à Arques, qui désole les représentants locaux de son parti, au premier rang desquels Jean-Marie Alexandre. « Il a été reçu par l'usine d'Areva de Chalon/Saint-Marcel comme un ancien ministre d'État, il sera prochainement accueilli par Airbus à Toulouse et Peugeot à Sochaux. Il n'y a que chez Arc International qu'il trouve porte close , énumère le maire de Souchez, vice-président du conseil régional et premier secrétaire de la fédération MRC du Pas-de-Calais. C'est d'autant plus dommage que Jean-Pierre Chevènement est l'avocat de leur cause et qu'il pourrait répercuter leur message. »

De son côté, Arc International assure qu'il ne faut en aucun cas y voir une attaque personnelle. « Malgré les nombreuses demandes, nous ne recevons jamais de personnalité politique. Ça fait partie de la politique de l'entreprise depuis toujours. »

Céline Debette.