Claude NICOLET

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François Hollande 1

Je peux bien vous le dire et l'avouer sans fausse pudeur, hier j'ai été à plusieurs reprises profondément ému par la cérémonie de passation des pouvoirs entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. C'est en réalité uniquement à cette occasion que je me suis senti mieux, plus léger, plus serein. C'est là notamment que j'ai encore mesuré le poids qu'a fait peser sur le peuple français la présidence précédente. Pourquoi? Je me suis interrogé bien sûr, mais le changement de style, la sobriété voire une certaine rigueur, une retenue dans l'expression, une qualité dans le discours, la syntaxe, le vocabulaire m'ont immédiatement marqués. Une certaine idée de la France et du peuple français était de retour à l'Elysée. Et j'avoue ça m'a fait un bien fou.

J'avais à nouveau le sentiment que le chef de l'Etat était là, qu'il s'adressait à la fois à notre intelligence, notre raison et notre coeur. S'inscrivant avec fierté dans le long fil de notre histoire et se faisant à la fois l'héritier et le le responsable de la continuité de la République. De 1789 à aujourd'hui en passant par 1848, la Commune de Paris, mai 68 et tant d'autres évènements il n'a cessé de rappeler ce que nous sommes, ce que nous devons au monde et aussi ce que le monde nous doit. Tout cela nous oblige.Vis à vis de nous mêmes mais aussi des autres. "La France n'est pas n'importe quel pays" n'a t-il cessé de dire pendant sa campagne. Il a raison, mille fois raison. La France a toujours été au rendez vous de l'histoire du monde et le peuple français a toujours trouvé, au plus profond de lui même et parfois dans les périodes les plus difficiles, l'énergie pour tracer le chemin de la Liberté.

François Hollande hier, continuait l'écriture du roman national et devenait par la même occasion le porteur du récit national. Lors de l' université d'été du MRC à Valence en août 2010, il y a presque deux ans, il nous avait dit à quel point cela essentiel  était pour lui.

Puis ses hommages à Jules Ferry et Marie Curie furent très beaux et mirent en perspective l'idée que nous nous faisons de nous même et du génie de la France,du peuple français et de la République.

Son discours à la mairie de Paris fut de la même eau. Un sentiment de dignité retrouvée, de fierté empreinte de simplicité me faisait me sentir mieux. A l'opposé de l'arrogance, de l'indécence, de l'impudeur, du culte de l'argent, du mépris érigés en système dont le spectacle s'étalait en permanence sous nos yeux.

Alors c'est vrai, hier j'étais ému comme à chaque fois que j'entends parler de la France avec honneur et dignité. C'est vrai j'aime profondément notre pays, j'en ai une très haute idée et les cinq années qui viennent de s'écouler furent difficiles. Mais je ne suis pas naïf, je sais aussi que le travail sera dur, que les défis sont gigantesques, que la question européenne sera cruciale et que souvent elle nous a divisé dans le passé. Mais rien ne nous sera donné, nous le savons, tout comme je sais que nous avons en nous les ressources suffisantes pour faire face. Alors j'ai confiance, la République qui est la force de la France est à nouveau à sa place, c'est à dire la première car elle incarne la Nation et sa volonté.