Claude NICOLET

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RépubliqueJe ne peux m'empêcher de penser depuis toutes ces journées, au sens que nous donnons, au sens que je donne à l'engagement politique et au militantisme. La saveur amère de la défaite et la joie de la victoire, sont les deux faces d'une même médaille. Dans les deux cas il faut savoir les recevoir avec la même distance, la même élégance mais les vivre intensément toutes les deux.

Je pense à cette parole de Jean Jaurès: « il ne faut point s'attarder à de vaines et paralysantes tristesses. C'est la loi des militants de subir d'incessantes épreuves. (...) Recueillons tous nos forces et reprenons notre marche, reprenons notre combat pour la justice. Hors de la Chambre, comme à la Chambre, c'est au peuple, c'est à la République sociale qu'appartient ma vie militante. » Cela requiert une bonne dose de contrôle de soi et même de stoïcisme.

Je veux penser aujourd'hui à toutes ces femmes et à tous ces hommes qui se sont engagés durant la campagne. Qui ont donné le meilleur d'eux-même. Qui se sont sentis portés par une espérance. Qui ont démontré chaque jour que nous pouvions continuer ce rêve fou de la Nation républicaine. Ce rêve porté par d'autres fous il y a deux cent vingt cinq ans. C'était en 1789.

Certes c'étaient les élections municipales mais par leur engagement ils ont démontrés qu'il voulaient à toutes forces continuer de croire dans ce projet collectif qu'on appelle une ville, une cité. Première pierre de la démocratie. Le souffle de l'espérance est toujours là, il ne demande qu'à être entretenu, qu'à être ravivé, qu'à être porté. Le peuple français a ceci de particulier qu'il ne peut vivre sans la politique, car c'est la politique qui l'a crée. Il n'est pas éthnique, il n'est pas religieux, il est citoyen. Celles et ceux qui disent le contraire mentent.

Alors il faut parler aux Français, comme il faut parler aux Dunkerquois. Il faut dire de quoi demain sera fait, car ce peuple porte en lui une immense énergie qui ne lui a jamais fait défaut dans les pires moments de son histoire.

Il faut montrer le chemin, dire qu'ensemble nous pouvons presque tout faire. Reconquérir notre imaginaire, retrouver le souffle du roman national, reprendre le chemin de l'avenir, se lever quand tout semble s'effondrer.

Alors je dis "honneur aux militants" à celles et ceux qui ont arpentés les rues, les cages d'escaliers, les marchés, collés les affiches, discutés des heures pour convaincre...Ils sont la force vivante et l'honneur de la politique. Sans lesquels nous ne sommes rien et sans lesquels rien n'existe.