Claude NICOLET

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La_Voix_du_NordLa Voix du Nord, dimanche 22 janvier 2012. Demain et mardi se déroulent à Hébron, en Cisjordanie, les Assises de la coopération décentralisée franco-palestinienne. Michel Delebarre y représentera le Dunkerquois, engagé dès le milieu des années 90 dans la coopération avec Gaza. Explications avec le Dunkerquois Claude Nicolet, président du réseau de coopération décentralisée pour la Palestine (RCDP) qui pilote ces assises. PAR ANNICK MICHAUD

En quoi consiste le réseau de coopération décentralisée pour la Palestine ?

 « C'est une association loi 1901, membre de Cités unies France (Présidée par Michel Delebarre, Cités unies France est une fédération de collectivités qui mènent des projets de coopération à l'étranger), à laquelle adhèrent les collectivités et intercommunalités qui ont des jumelages ou des accords de coopération décentralisée avec la Palestine. » 

Quelles sont ses actions ?

« Les collectivités mènent en Palestine des projets liés à leurs compétences (eau, assainissement, économie, échanges culturels, échanges entre jeunes). Elles débloquent un million d'euros par an, avec un effet levier, car leur participation permet des cofinancements. Le RCDP est le seul réseau de collectivités locales au monde à avoir une représentation en Palestine. À Ramallah, nous avons deux chargés de mission palestiniens francophones qui suivent au quotidien les projets. Pour les collectivités françaises, c'est une sécurité. Les Palestiniens, eux, ont des interlocuteurs au quotidien.
Cela permet d'avoir une traçabilité financière et technique. Les sommes versées pour les projets de coopération passent par le réseau. »

En quoi le réseau peut-il faire avancer les choses, jouer un rôle politique ?

« Il reconnaît l'identité politique palestinienne, le peuple palestinien, il crée des échanges fraternels entre nos populations. Quand le moment viendra, car il viendra, nous pourrons être ceux qui permettront qu'une médiation existe entre les collectivités françaises, palestiennes et israéliennes. Cela permet aussi d'afficher une présence quotidienne de la France en Palestine. »

Les collectivités ont commencé à se lancer dans la coopération avec la Palestine avec le processus de paix des années 90. Les difficultés politiques qui ont émergé par la suite entre Israël et la Palestine n'ont-elles pas découragé leur engagement ?

« Non. Malgré tout, les collectivités locales françaises continuent. Le Premier ministre Salam Fayyad a travaillé à la mise en place de structures qui crédibilisent la posture palestinienne. Les collectivités françaises considèrent que la démarche est positive. De nouvelles structures, dont de grandes collectivités, nous rejoignent : le conseil général de Loire Atlantique, les villes de Paris, Roubaix, Saint-Brieuc, les régions Pays de la Loire, Nord - Pas-de-Calais. Parallèlement, personne n'est parti. » 
En 1996, Dunkerque se jumelait avec Gaza la Palestinienne. La coopération débouchait sur des échanges, mais aussi la création d'une bibliothèque, d'un parc urbain. ... Quinze ans plus tard, où en est-on ?

« La situation est compliquée », reconnaît Claude Nicolet. Dans cette zone sous contôle du Hamas, mouvement avec lequel Dunkerque « n'a aucune relation », « nous continuons à essayer de mener des échanges », poursuit Claude Nicolet. Cela se traduit notamment par des rencontres autour du hip-hop. L'élu dunkerquois va rencontrer le maire de Gaza lors des Assises à Hébron, la semaine prochaine. « Je compte me rendre sur place, à Gaza, dans les six prochains mois, avec le consulat de France et l'Association française de développement. Nous sommes en train de travailler à un projet sur l'eau et l'assainissement qui pourrait être porté par la CUD. » Claude Nicolet envisage aussi de se rendre à Ramat Hasharon pour tenter de relancer le jumelage avec cette ville israélienne, actuellement en stand by.