Depuis quelques jours, un scandale secoue le football italien. De nombreux athlètes, dont des internationaux, sont inquiétés par la police du pays pour des faits de trucages de matches liés aux paris sportifs et aux paris en ligne.
Depuis longtemps, le crime organisé s’intéresse aux paris et incontestablement, les filières se sont « professionnalisées ». De nombreux soupçons pèsent sur la mafia. La progression de ce phénomène et des mécanismes engendrés basée sur la rentabilité et la nécessité d’y injecter toujours plus d’argent ne peut que nous inquiéter. C’est toute l’éthique liée à la pratique sportive qui est menacée.
L’euro 2012 en Ukraine sur lequel planent des menaces de boycott politique, tant la situation intérieure de ce pays est difficile, n’augure rien de bon pour le sport en général et le football en particulier. Le gouvernement français précédent a légiféré, dans la précipitation, sur les paris sportifs en ligne au nom de la « modernité ».
A cette époque, j’avais émis quelques craintes que nous découvrons aujourd’hui. L’ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux en Ligne), agence de contrôle dotée de peu de moyen face à l’importance de ce phénomène, doit nous inciter à la plus grande vigilance. Lors de la discussion dans l’hémicycle sur ce projet de loi, notamment avec mes collègues Valérie FOURNEYRON, Aurélie FILIPPETTI et Gaëtan GORCE, nous nous étions fortement opposés à ce texte. Toutes les auditions que j’ai conduites à l’Assemblée nationale dans le cadre du groupe d’études « Ethique et Dopage dans le sport » m’incitait à la plus grande prudence tant il était flagrant que les puissances d’argent et quelques grands groupes pouvaient y voir leurs intérêts.
Si la France semble relativement épargnée, j’ai le sentiment que nous avions vu juste.
Christian HUTIN
Député du Nord
Président du groupe d’études « Ethique et Dopage dans le Sport »