Claude NICOLET

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pole_emploiComme beaucoup de mes compatriotes, j'entends les bonnes nouvelles sur le front de l'emploi. Le taux de chômage aurait baissé de 0,7% le mois passé. Comme beaucoup de mes compatriotes je suis surpris mais après tout tant mieux, c'est une bonne nouvelle. Mais il faut aussi avoir de la mémoire et je me permets de publier un article de l'AFP qui n'est pas très vieux puisqu'il date de juin dernier. En effet le constat est accablant mais il a le mérite de remettre les choses dans leur vraie perspective. Non seulement la crise n'est pas terminée, mais elle continue de produire ses effets dévastateurs. Il suffit d'en parler aux salariés de Michelin, d'Alcatel-Luccent, d'Aubade, de Betafence...Délocalisations, externalisations, "plans sociaux", tout ça continue.

Du jamais vu, selon l'Insee qui publie ce chiffre ce jeudi matin (juin 2009). «Cette baisse trimestrielle est d'une ampleur jamais observée dans toute l'histoire économique de la France», assure-t-on au Pôle emploi.

L'économie française a détruit près de deux fois plus d'emplois salariés dans le privé au premier trimestre 2009 que sur tout 2008, selon des chiffres publiés jeudi par l'Insee.L'Insee annonce ce matin 187.800 emplois détruits au premier trimestre.

Pôle emploi, dont le champ statistique est plus étroit, avait fait état hier de 175.100 pertes nettes d'emploi(-1,1%), soit une chute d'ampleur inédite dans l'histoire économique française."Cette baisse trimestrielle est d'une ampleur jamais observée dans toute l'histoire économique de la France", a commenté le directeur des statistiques et des enquêtes de Pôle emploi, Bernard Ernst, selon lequel "les réductions d'emplois salariés devraient être plus faibles les prochains trimestres".Sur un an, de fin mars 2008 à fin mars 2009, les effectifs salariés ont reculé de 1,8%, soit une perte nette de 296.500 emplois, selon les données du régime d'assurance chômage (Unedic).A la fin mars, le nombre de salariés dans le secteur privé s'est donc trouvé ramené à 16.478.000 dans les établissements affiliés au régime d'assurance chômage.Toutes les régions, sauf la Corse, et tous les secteurs d'activité ont accusé des pertes nettes d'emploi au premier trimestre.
Industrie, tertiaire...

Dans l'industrie, qui a enregistré la baisse la plus forte (-1,5%, soit -48.800 postes), les destructions d'emplois se sont accélérées.Le tertiaire a aussi subi une très forte accélération des pertes d'effectifs (-1,1%, soit -124.800 postes) et la construction a enregistré un recul de l'emploi salarié pour la première fois depuis 1997 (-0,1%, soit -1.300 postes).De fin mars 2008 à fin mars 2009, les destructions nettes d'emplois ont atteint 200.500 dans le tertiaire (-1,7%) et 107.500 dans l'industrie (-3,2%). Seule la construction a affiché 11.500 créations nettes d'emplois sur cette période (+0,8%).Les nombreux effectifs intérimaires sont comptabilisés dans le tertiaire, même s'il s'agit de missions effectuées dans l'industrie ou dans le BTP.L'intérim a perdu 84.900 postes au premier trimestre (-15%), soit une chute de 248.300 postes sur un an (-34,1%).Si l'on réaffecte ces postes intérimaires dans les secteurs utilisateurs, cela aggrave l'hémorragie dans l'industrie sur un an, cela fait apparaître des pertes dans la construction et cela stabilise le tertiaire.Le premier trimestre constitue cependant "une rupture avec le passé car ce n'est plus seulement l'emploi intérimaire mais aussi l'emploi non intérimaire qui est touché", a observé M. Ernst, soulignant que "le noyau dur de l'emploi est désormais touché".L'assurance chômage a récemment prévu une destruction nette de 591.000 emplois salariés dans le privé cette année, sur fond de recul attendu du PIB de 3%, selon des perspectives assombries diffusées le 26 mai.La dégradation de l'emploi devrait persister "plusieurs trimestres", avec des destructions d'emplois salariés dans le privé en 2009 pouvant approcher la prévision de l'Unedic, a jugé lundi le ministère de l'Emploi.(Source AFP)