Claude NICOLET

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Franoise_DalSéance plénière du 20 mai 2011 sur le contrat de plan de développement des formations professionnelles.

Monsieur le Président,Monsieur le Vice Président,Chers Collègues,

 

Au delà de la contrainte légale et de l’obligation qui est la nôtre de procéder à une nouvelle écriture d’un contrat régional de développement des formations professionnelles, en ce début de mandat, je souhaite que chacun d’entre nous, Représentants de Etat , Elus Régionaux, Partenaires Sociaux, Représentants des Branches Professionnelles, mesure bien, aujourd’hui, notre importante responsabilité à être garant de l’avenir professionnel de milliers de nos concitoyens 17 à 60 ans, du Nord Pas de Calais, afin qu’ils puissent de façon équitable accéder à une formation tout au long de leur vie .

Il nous faut mesurer qu’il s’agit d’un réel défit à relever dans un contexte économique et social de crise, lourd d’incertitude pour les plus jeunes, sous la menace permanente de licenciement surtout pour les plus âgés dont il faut prendre en compte l’incertitude d’un reclassement professionnel passé 50 ans.

Il nous faut ici saluer la méthode de concertation impulsée par le Vice Président DE SAINTIGNON et le formidable travail réalisé en si peu de temps par l’ensemble des services tous confondus qui aboutit à un document de cadrage lisible, cohérent, pertinent, prospectif, articulé notamment avec le schéma de développement économique, sur la base d’un diagnostic partagé.
Je tiens à cette occasion de vous faire part de la satisfaction de voir que l’Etat retrouve des vertus aux Contrats de Plan, trop souvent abandonnés au bénéfice d’appels à projets, accompagnant ainsi les Régions à remplir pleinement leurs missions d’aménageurs du territoire.

Si bien entendu les moyens financiers sont au rendez vous de nos ambitions , il nous faut saisir l’opportunité de cette feuille de route pour que les politiques et surtout les citoyens puissent à nouveau s’approprier la formation professionnelle comme un réel service public régional : car il nous faut reconnaitre que l’extrême complexifié des systèmes, la multiplicité des financements(dont les financements européens) et des partenaires, les sommes importantes mobilisées par les OPCA ont rendu cette politique absconde et seule »propriété » des techniciens et professionnels de la formation.

Présidente moi-même d'un organisme intercommunal de formation, je peux vous dire qu’il m’a fallu du temps pour comprendre dispositifs, sigles, financements croisés, nature des formations allouées, mais que je me suis attachée à faire comprendre aux équipes qu’il fallait remettre nos bénéficiaires au cœur de nos outils à travers la mise en œuvre d’un guichet unique d’accueil, d’orientation et de formation.

Forte de mon expérience, et à ce stade du débat régional, je souhaite pouvoir faire trois préconisations :
La première est relative à la nécessité d’impliquer les territoires dans l’organisation de leur offre de formation en gardant autant que faire ce peu de la proximité par rapport aux publics dont la mobilité est toute relative ; si parfois le regroupement et la mutualisation des moyens s’imposent pour une meilleure gestion et une plus grande efficacité, il ne faut pas oublier combien les élus locaux se sont mobilisés depuis plus de 20 ans pour pallier aux désengagements successifs des politiques d’état ; les maisons de l’emploi doivent avoir un rôle déterminant dans la mise en œuvre demain de notre schéma.

La seconde relève de l’accompagnement des publics les moins formés :60% du public en formation professionnelle a moins de 25 ans. Dans ce domaine ,la région aux côtés des Conseils Généraux doit apparaitre comme un bouclier social et assemblière des politiques  d’accompagnement vers l’emploiIl faut construire avec les publics très éloignés de l’emploi (niveau VI et V bis) leur parcours professionnel avec des dispositifs de compétences de base pour arriver hélas progressivement  à la mise en place d’actions qualifiantes puis de contrats alternés pour un accès à un emploi durable.

La dernière porte sur la mise en œuvre d’un plan régional efficace de lutte contre l’illettrisme qui existe mais est loin d’être efficace :Il nous faut mesurer que 60% des personnes en situation d’illettrisme travaillent et que si les branches professionnelles, je pense plus particulièrement à la branche propreté, se mobilisent pour traiter ce réel problème , elles ne peuvent le traiter qu’en ayant recours à des organismes spécialisés, souvent à partir d’un dispositif pertinent comme les écrits professionnels .

Je pense à Michel qui a 50 ans ; il exerce le métier de laveur de vitres dans une entreprise de nettoyage industriel  il y a encore trois ans il ne savait ni lire , ni écrire ; c’est son employeur qui s’en est rendu compte et qui a demandé d’être accompagné dans la prise en charge du handicap de Michel par l’organisme de formation que je préside et le FAF Propreté dans le cadre d’un parcours négocié ; Michel a bénéficié d’une formation écrit professionnel . nous lui avons remis officiellement son diplôme CQP de laveur de vitres à l’automne dernier ; il vient de s’inscrire à la formation au Certificat de  qualification professionnelle de chef d’équipe, avec l’accord de son employeur.

C’est, notamment ,pour tous les Michel du Nord Pas de Calais qu’il nous faut maintenant décliner et mettre en œuvre rapidement les modalités d’actions et de financement de notre contrat de plan de développement de formation professionnelle, en faisant vivre l’animation partenariale de sa gouvernance  tout en ayant toujours en tête ce besoin urgent de lisibilité , d’efficacité , de proximité et de pertinence des dispositifs à soutenir ou à mettre en œuvre.

Françoise DAL