Claude NICOLET

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Nucléaire1Mon intervention en plénière du conseil régional Nord Pas de Calais (02 octobre 2014), sur le nécessaire soutien à l'industrie nucléaire et son articulation avec la formation professionnelle et l'apprentissage.

Monsieur le Président,

Je suis particulèrement heureux de l'organisation de ce débat sur la formation professionnelle devant notre assemblée régionale et le CESER réunit. Cet enjeu est important, ça été dit à plusieurs reprises et je suis ravi d'entendre à quel point il est nécessaire d'articuler la formation professionnelle, l'apprentissage avec la réalité économique et industrielle de notre territoire. C'est pour nous une condition indispensable de notre développement économique et de la capacité d'avoir un marché du travail dynamique.

Je tiens à cette occasion à attirer votre attention sur une dimenssion particulière de cette question, c'est tout ce qui relève de la formation professionnelle concernant la filière du nucléaire. Il nous faut être très vigilant sur ce point. Pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, il existe une très forte demande de l'industrie nucléaire de pourvoir bénéficier d'une main d'oeuvre très qualilifiée dans ce qu'on appel les processus de "contrôle non destructif." Les perspectives sont importantes au regard des projets, pour certains déjà en cours, de "grands carénage" lancé par EDF sur son parc de centrales nucléaires." Je m'adresse donc principalement à Messieurs Christophe Pilch, vice-président chargé de la Formation professionnelle et Pierre de Saintignon, vice président chargé du développement économique.

Un seul exemple, ce qui se passe à la centrale nucléaire de Gravelines. Les opérations de grand carénage (mise au norme  post Fukushima) représente un investissement de l'électricien de plusieurs milliards d'euros. S'en compter les investissements qui devront suivre lorsqu'il conviendra de refondre totalement la centrale, mais nous sommes là sur un agenda plus lointain (2030-2040). De telles sommes suiscitent bien des convoitises et nous pouvons d'ores et déjà voir sur le territoire dunkerquois, des groupes étrangers ou des groupes financiers faire des "ponts d'or" à certains de nos chefs d'entreprises, pour racheter l'outil de travail ou leur centre de formation afin de pouvoir bénéficier de la manne financière que représente ces investissements.

Nous devons sur ce point être très vigilant et tirer l'expérience du chantier du terminal méthanier de Dunkerque dont nous avons soutenu l'arrivée sur le littoral. Superbe unité indsutrielle mais dont l'implantation, contrairement à ce qui se passait lorsqu'il s'agissait d'une volonté de l'Etat stratège avec l'organisation du travail correspondante, aujourd'hui les logiques de mise en concurrence s'appuyant sur les directives européennes permettant le travail "détaché", pertubent et déstabilisent politiquement les territoires. Surtout lorsqu'il s'agit d'un opérateur économique historique et national comme EDF.

Il nous faut donc mettre en oeuvre des dispositifs nous permettant de stabiliser le développement économique sur nos territoires.

D'autre part, ces formations mènent jusqu'au plus haut niveau les jeunes qui s'y engagent. Excellente formation, débouché vers l'emploi assuré à 100%, salaires élevés, forte valeur ajoutée...Il n'y a que des intérêts à nous engager et à soutenir ici en Région de telles filières de formation.

Nous devons néanmoins faire vite. La Région Lorraine à Nancy et Pays de la Loire à Nantes se sont engagées résolument vers la structuration de telles filières qui articulent la formation professionnelle et l'enseignement supérieur puisqu'elles vont jusqu'à mettre en place des Masters au sein de leurs universités respectives sur les processus de contrôle non destructif.

Ne manquons pas l'occasion Monsieur le Président. Il est important pour notre territoire. A terme il s'agit de la création de 10 000 emplois et nous disposons d'un outil industriel de premier plan et même de dimenssion mondial avec la centrale nucléaire de Gravelines qui conditionne en partie notre identité industrielle.

Encore faut-il qu'on nous laisse la centrale et qu'elle conserve ses six réacteurs qui sont indispensables alors que Madame Ségolène Royal annonce qu'elle envisage la fermeture de l'un d'entre-eux. C'est une erreur!

Je compte donc sur vous pour que ces perspectives soient au  coeur de nos préoccupations concernant l'apprentissage et la formation professionnelle.

Je vous remercie.

Claude NICOLET

Conseiller régional Nord Pas de Calais.