Claude NICOLET

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OT_Saint_Pol_sur_MerHier soir, le conseil municipal de Dunkerque s'est prononcé à une majorité écrasante pour l'association de commune avec Saint Pol sur Mer et Fort Mardyck. Moment historique qui va déterminer notre avenir   et accroître les chances du dunkerquois   de proposer de meilleurs services à la population et aux forces vives de notre territoire. Voici le texte de mon intervention.

Monsieur le Maire, Cher(e)s collègues,

 

Par une ruse quasiment hégelienne de l'histoire, nous voici à reprendre un débat que nous avons laissé il y a 6 ans. C'est un peu bis repetita pour une décision  qui concerne l'avenir de notre territoire.

 

Cette possibilité qui est devant nous, de réunir nos trois communes de Dunkerque, Saint Pol sur Mer et Fort-Mardyck est importante nous le savons tous. Elle est même historique pour l'avenir du littoral.

Mais cette décision que nous devons prendre se situe également dans un mouvement. Celui qui a fait naître certaines de nos communes par décisions administratives et politiques, comme Malo les Bains née de Rosendaël, et Rosendaël elle même crée il y a 150 ans, comme Saint Pol sur Mer de Petite Synthe. Or quand on voit le succès des manifestaions organisées dans le cadre du 150ème anniversaire de Rosendaël on voit bien que la question de l'identité n'est pas un risque. Dès lors, très franchement, qui peut craindre pour l'identité de Saint Pol sur Mer et de Fort Mardyck.

Aujourd'hui, c'est incontestablement à une nouvelle étape que nous sommes conviés.

Notre histoire urbaine est liée en partie aux contraintes militaires, stratégiques, politiques et économiques. Cette réalité continue tout en se modifiant.

I) Aujourd'hui, nous vivons un paradoxe territorial.

-Les territoires se rétrécissent pour les uns, par le simple fait de la vitesse aujourd'hui acquise par nos moyens de communications, qu'ils soient terrestres, maritimes, aériens mais aussi électroniques.

-Pour d'autres, les territoires s'agrandissent, deviennent plus compliqués dans leur pratique au quotidien. Etalement urbain, coût du loyer, et du foncier, précarité  sociale et professionnelle renforcent ce phénomène.

-Tout cela pose un problème politique aujourd'hui redoutable, celui de l'égalité territoriale. Le marché unique européen et les politiques de libre-échange offrent une profondeur territoriale réclamée par les marchés financiers. Cette profondeur dans sa logique est propice aux grandes infrastructures  de transports par exemple, mais renforcent les effets de concurrence induit également par la révolution technologique.

II) Nos territoires doivent donc aussi   se réorganiser pour faire face.

-Pour affirmer l'existence d'une véritable puissance publique territoriale qui porte l'exigence du service public et de l'organisation politique et stratégique  de notre collectivité.

-Parce que c'est une nécessité démocratique. En se sens, l'association de commune est une bonne chose car elle porte à une niveau supérieur l'exigence démocratique contrairement à la loi sur la réforme des collectivités territoriales  qui ne sera qu'une étape supplémentaire dans l'amoindrissement  des collectivités en particulier par la refonte de leur fiscalité. C'est pour échapper à cette nouvelle loi qu'il nous faut délibérer rapidement. Parce que nous sommes opposés au Statuts des futures "métropoles" nous devons allez vite. Pour éviter un affaiblissement démocratique nous devons échapper à cette loi.

-Parce qu'il nous faut atteindre une "masse critique" suffisante pour peser sur l'avenir. Notre emplacement est strégique, il nous faut un poids politique correspondant.

III) Il est d'ailleurs probable que nous sommes à la veille d'un vaste mouvement de transformation du paysage territorial.

-Or, ce n'est pas en coupant les ailes des collectivités que l'Etat donnera le bon signal.

-C'est en accompagnant et en étant le garant de l'unité et de l'égalité territoriale, gage de l'égalité tout court   entre les citoyens. Principe cardinal issu de 1789.

-Notre volonté est claire. Nous n'avançons pas masqués.   Nous voulons de meilleurs services publics. D'abord pour la population. Parce qu'au MRC nous sommes farouchement attachés à la commune. Pas de RGPP municipale! Parce que nous sommes des républicains, nous savons à quel point le fonctionnement du couple: Commune et République  est essentiel pour la vie démocratique et le progrès social, donc pour le développement  économique.

Nous vivons dans le monde d'aujourd'hui, tel qu'il est. Ce n'est pas ici que nous réglerons  la crise financière ou la question de l'Euro. En revanche c'est ce soir que nous allons décider de l'avenir d'un  peu moins de 100 000 futurs dunkerquois. Alors, résolument OUI pour le grand Dunkerque, OUI pour un grand Dunkerque républicain.

Je vous remercie.