Claude NICOLET

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Lyce_EuropeLes annonces de suppression de postes dans l'Education nationale provoquent déjà une légitime colère. En particulier dans l'académie de Lille où il est prévu que 806 postes soient rayés des effectifs. Dunkerque et le littoral ne sont pas épargnés. J'étais ce matin devant le lycée de l'Europe où ce sont 18 postes qui doivent disparaître à la rentrée prochaine. Dans cet établissement se sont 70 postes qui ont disparu en 10 ans. Sans compter tous les autres collèges, lycée et école. Quasiment tous sont touchés. En ville comme en campagne, dans le tissu urbain comme dans le monde rural. Au delà c'est la déconstruction de l'aménagement du territoire, de l'égalité face au service public.

 

C'est la marchandisation de ce qui fonde l'intérêt général, les chefs d'établissements transformés en chargé de clientèle payés à la prime, à la rentabilité. Idem pour les recteurs qui se voient attribués des sommes rondelettes en fonction des objectifs atteints et des postes supprimés.

Notre pays a besoin de profonds changements. Partout l'inquiétude progresse et avec elle l'angoisse voire la peur du lendemain. Les Français sentent bien que la situation de la France glisse entre les doigts du gouvernement et que la politique actuellement menée ne répond qu'aux intérêts de quelques uns. 

Il faudra aussi procéder à d'importantes remises en cause. Comment en est-on arrivé là? Quels sont les grands choix politiques qui furent à l'origine de cette situation. Les choix européens, les politiques de libre-échange, la concurrence libre et non faussées érigée en dogme et seule politique possible, la libération des mouvements de capitaux, là sont en partie les responsabilités. Là sont les solutions.

Le lycée de l'Europe dont le nom se voulait un hommage à ce rêve de paix et de solidarité entre les peuples, est en réalité sacrifié au nom de ce que l'Europe est devenue: une machine à broyer les nations, les services publics, la politique industrielle, la protection sociale, l'avenir tout simplement.