- Êtes-vous déçu de ne pouvoir visiter Arc International ?
« Je ne vais tout de même pas aller voir un show room (la boutique de la cristallerie) , alors que je suis reçu dans toutes les usines de France. C'est une politique de communication à très courte vue. »
- Pourquoi avez-vous choisi la réindustrialisation comme thème de campagne ?
« En trente ans, nous avons perdu la moitié de notre base productive. Arques est un exemple de la désindustrialisation qui nous frappe, passant de 12 000 employés en 2008 à 6 000 aujourd'hui. Je fais un grand parallèle entre la chute de l'industrie et la surélévation de l'euro trop cher qui pèse sur la compétitivité de nos entreprises, les pousse à cet ailleurs, comme des usines aux Émirats arabes unis en payant à très bas coût des ouvriers indiens. Une France sans usines, c'est la fin de la France. »
- Vous accusez l'euro et l'Europe, n'est-ce pas caricatural ?
« Tous nos derniers gouvernements ont soutenu le traité de Maastricht. C'est le moment de remettre un moteur dans la zone euro par le biais de la Banque centrale européenne. Et si l'Allemagne ne veut pas, nous devrons garder l'euro comme monnaie commune et non plus comme monnaie unique. On reprend les monnaies nationales et on garde l'euro pour les grands échanges. Je suis pour une Europe confédérale à géométrie variable en me basant sur quatre repères : monnaie moins chère, croissance, souveraineté budgétaire et Europe réaliste. »
- Quelles sont vos relations avec François Hollande ?
« Nous avons eu un échange au téléphone avant ma candidature. Il serait inexact de dire que nous avons débattu d'un programme... Contrairement à ce que laisse entendre le désastreux accord entre le PS et les Verts, il est temps pour François Hollande de se "déjospiniser", de prendre le PS dans toute sa diversité. Ce n'est pas moi qui ai fait le lit du FN en 2002. Les coupables sont ceux qui se sont détournés des ouvriers, ceux qui s'occupent des bobos et ont laissé tomber le populo. »
- Où en êtes-vous de vos 500 signatures ?
« C'est difficile mais depuis ma candidature il y a huit jours, on me dit que ça s'est accéléré, que je dépasse la moitié des promesses. »
- Envisagez-vous de vous retirer ?
« Si les lignes bougent au PS, je n'exclus pas cette possibilité. Pour le moment, je fais campagne. »
- La polémique sur votre appartement parisien attise la querelle...
« J'ai demandé à mon avocat de saisir la justice à l'encontre de mon bailleur RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris).
Soit on m'impute la défaite du 21 avril 2002, soit on met en cause mon appartement à loyer libre. Je paie 1 541 E, 1 946 E d'ici trois ans. À ce prix-là, je ne crois pas qu'une famille modeste pourrait se loger. C'est un moyen de polluer le débat, d'empêcher de m'exprimer. »
OLIVIER BERGER