- Quel est le but de ces déplacements en Palestine ?
« Dans le Nord - Pas-de-Calais, il existe un réseau de villes, collectivités territoriales et associations qui ont développé des coopérations avec des villes palestiniennes. La Région soutient ces initiatives comme Gaza - Dunkerque, Lille - Naplouse. »
Quel est votre rôle exact ?
« Personnellement, j'ai toujours pensé qu'il était nécessaire, dans mon domaine de prédilection, de s'ouvrir vers le bassin méditerranéen. Mais c'est une zone où la problématique du Proche Orient est sous-jacente. Beaucoup de populations originaires du bassin méditerranéen se sont approprié la cause palestinienne comme une cause identitaire. De mon côté, j'ai toujours milité pour avoir un état palestinien à côté d'un état israélien, avec les frontières de 1967, et dont la capitale serait Jérusalem est. »
-Est-ce encore possible selon vous ?
« C'est très compliqué, il n'existe plus de continuité territoriale... Par exemple, Hébron, une ville historique classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, est en Cisjordanie mais encerclée de colonies israéliennes. Chaque fois qu'un logement se libère dans la vieille ville, il est pris par un colon israélien. C'est une aberration. On trouve aux alentours des routes pour des Israéliens, et d'autres pour les Palestiniens, autant de situations ubuesques.Cette politique du morcellement du territoire de Cisjordanie fait que toute volonté de retour en arrière est encore plus difficile. »
Existe-t-il un espoir de faire bouger les choses selon vous ?
« Les rencontres de collectivité locale à collectivité locale que nous organisons permettent de faire connaître les souffrances de ce peuple opprimé. Parce que quand on se rend là-bas, on comprend ce que peut être l'enfermement derrière des murs. C'est une poudrière. Tout est organisé pour que ce peuple devienne extrémiste. Ces gens ont la haine. Avec notre coopération de ville en ville, il faudrait voir la nature de la reconstruction que l'on pourrait mener ensemble. La Banque mondiale, l'Agence française de développement sont prêtes à soutenir financièrement. Paradoxalement, ce n'est pas l'argent qui manque. Simplement la volonté politique. Pourtant, il existe des mouvements de paix israéliens. »