Claude NICOLET

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CUDIntervention d'Eric Rommel, Maire de Loon-Plage, vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque, conseiller régional Nord Pas de Calais, au nom groupe Rassemblement Solidaire Communautaire. lors de la présentation du Débat d'Orientation Budgétaire au conseil de la Communauté, le lundi 24 novembre 2014.


Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président chargé des Finances, Chers collègues,

Je vais donc intervenir ce soir au nom du groupe Rassemblement Solidaire Communautaire pour ce débat d’orientation budgétaire.

Je ne vais pas revenir sur tous les chiffres. Les services communautaires, comme à leur habitude, ont fait un excellent travail et Christian Hutin, notre collègue, a très bien résumé la situation financière de la Communauté Urbaine de Dunkerque et les marges de manœuvre que nous avons pour les prochaines années.

Rien ne sera facile, dans nos communes, comme à la CUD. Et pire, si nous ne pouvons, les villes ou la Communauté, investir dans les prochaines années, c’est l’économie locale qui va souffrir, donc l’emploi, donc notre population, déjà en première ligne dans cette galère qu’est le chômage.

Et comment concilier notre volonté de mettre l’emploi comme notre priorité, avec les Etats-Généraux de l’Emploi local et cette baisse de recettes qui grève nos capacités d’investissements ?

Rien ne sera facile et chacun, ici présent, dans ses délégations va devoir chercher des économies, pour garantir notre dynamique communautaire. Tous, nous devrons nous battre pour continuer à vivre.

Trop grandiloquent, me direz-vous, quand je parle de « vivre »?

Et bien non, Monsieur le Président, Non, Monsieur le Vice-Président, chers collègues. Il y a sur notre territoire communautaire, des villes qui n’émettent plus le moindre bon de commande ou de travaux.

Il y a des villes, qui ne savent pas encore si elles pourront boucler leur budget 2014.
Il y a des villes, qui depuis longtemps et bien avant la CUD, font la chasse aux économies.

Alors oui, Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président,
Ce n’est pas facile, mais il nous faut réussir. Et pour réussir, il nous faut être solidaire. C’est de cette solidarité, entre les villes, avec la CUD, que dépend notre réussite.

Alors quoi de plus normal cette intervention de notre groupe : Rassemblement Solidaire Communautaire, faites par le Maire de Loon-Plage, ville souvent considérée comme « riche », pour vous prouver l’urgence de la situation. Et du groupe RSC à la DSC, dotation solidaire communautaire, Il n’y a qu’un pas, ou si vous préférez une lettre.

Et bien non, il y a un fossé, parce que la DSC n’a rien de solidaire. Elle creuse les écarts entre les villes riches et villes pauvres.

Et si l’allocation Compensatrice calculée en 2000 n’était que la retranscription de la Taxe Professionnelle alors distribuée aux communes, la DSC, comme son nom l’indique, normalement devrait permettre aux villes de faire face à l’inflation normale, mais aussi, nous le pensions, à réduire les inégalités du territoire.

Comment expliquer un tel écart ?

Alors que la moyenne de la DSC est de 211, 40€ par habitant (chiffres 2013) nous avons des villes qui reçoivent 60€ par habitant quand d’autres en reçoivent plus de 485€, soit un rapport de plus de 8 fois.

Et comme le disait ma collègue, lors de la dernière commission Ressources où était présenté ce DOB.
Quel élu, ici, dans cette salle, peut affirmer qu’un habitant d’une ville vaut moins qu’un habitant d’une autre ville ?

C’est cette difficile équation qu’il nous faudra résoudre Monsieur le Président. Nous savons que cette tâche est compliquée. Pourtant, c’est de notre solidarité que dépendra le bon fonctionnement de la CUD.

Des pistes existent et nous y avons déjà travaillé ensemble.
- La mutualisation des services
- Le transfert de charges et de compétences
- La mise à disposition de personnel ou de savoir faire
- Des fonds de concours que nous pourrions réserver aux villes les plus en difficulté

Mais des villes, Monsieur le Président ne peuvent pas attendre. C’est demain qu’elles ont besoin de notre solidarité.

Que faire ?
Débloquer de l’argent immédiatement pour le reverser à quelques villes les plus en difficulté dans une DSC réinventée. Cet argent retiré de notre capacité d’investissement serait investi dans ces villes et le territoire Dunkerquois ne devrait pas en souffrir.
Commencer le rééquilibrage pour tendre le plus vite possible vers une dotation à 211€ par habitant, pour tous.

Nous ne voulons pas que les villes les mieux dotées soient dans la même situation financière difficile que les plus pauvres. Mais si chacun faisait un pas vers l’autre, le fossé serait réduit.

Dans tous les cas, la DSC ne peut rester en l’état.

Voilà, Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président, chers collègues,
Nous voulons croire, à la lecture de ce DOB et à ces quelques lignes où un pacte naîtra entre les villes et la CUD, que chacun, ici, fera de la solidarité entre nous, un objectif majeur de ce mandat.
Dès demain et déjà à la lecture du prochain budget primitif 2015, nous devons voir cette solidarité communautaire.

Plus que le groupe RSC, Monsieur le Président, ce sont les villes qui vous le demandent. 
Merci.

Eric ROMMEL
Pour le groupe RSC