Hier, mardi 9 décembre, se sont tenus "Les ateliers de la reconquête industrielle" à la CCI de Dunkerque. Edith Cresson, ex-Premier ministre, ancien commissaire européen et administratrice de Salveo, un cabinet d'accompagnement à l'export, en était l'invitée d'honneur.
"Les ateliers de la reconquête industrielle" ont débattu, ce mardi à Dunkerque, d'intelligence stratégique et territoriale des PME et PMI. Parmi les invités : Edith Cresson, ancien Premier ministre, ancien commissaire européen, administratice de Salveo (cabinet de conseil et d'accompagnement à l'export), Bruno Delaye, Ambassadeur de France et président de Entreprises et Diplomatie et Raoul Weexsteen, vice-président de France-Algérie.
Face à des chefs d'entreprise du littoral, les invités y ont défendu la place de l'export et les opportunités offertes pour les PME de la Côte d'Opale sur des marchés comme l'Algérie ou encore la Russie. De leur côté, les dirigeants sont revenus sur des considérations de leur quotidien, leur empêchant ce type de développement. C'est ainsi que Mohamed El Barkaoui, directeur régional de Fouré Lagadec Flandres, une société de maintenance industrielle localisée à Dunkerque, a parlé de la difficulté de "faire du business dans la région. Il faut aller chercher les marchés avec les dents aujourd'hui. Quand on travaille dans les services, on arrive souvent en bout de chaine avec la difficulté que cela implique pour se faire payer et payer ensuite nos fournisseurs ".
Un constat partagé par Jean-François Malaüs, dirigeant de Malaüs Industrie (conception et réalisation de revêtements industriels) qui se dit lassé par la difficulté que rencontrent aujourd'hui les TPE pour se positionner dans ce contexte.
"Nous avons la faiblesse de penser que le littoral du Nord - Pas-de-Calais n’est pas n’importe quel territoire. Forte identité industrielle, ancrée depuis longtemps dans son histoire, ce territoire est la première plate-forme de production d’énergie en Europe. Nucléaire, gaz, hydrocarbure, énergie renouvelable, mis à part l’hydraulique, assez compliqué chez nous, nous avons tout. Sur le territoire du premier port de passager au monde à Calais et sur le territoire de la première plate forme de transformation des produits de la mer d’Europe à Boulogne-sur-Mer. Nous sommes au cœur de la route où passe le plus grand nombre de richesse au monde, le fameux « range ou rail » Manche-Mer du Nord-Mer Baltique", s'est exprimé Claude Nicolet, conseiller régional Nord - Pas-de-Calais.
Or, les politiques publiques ne semblent pas être les grandes amies des chefs d'entreprise. Laurence Jacques, directrice générale de Minakem, l'illustre par cet exemple : "Les élus n'ont pas de parcours industriel, ils ne connaissent pas notre quotidien et ne comprennent pas nos difficultés. Un dossier a été déposé pour étendre notre site de Dunkerque, les formalités administratives ont pris 2 ans et demi. De son côté, notre usine américaine a fait un nouvel atelier en 8 mois de temps".
Virginie Wojtkowski
JDE | Édition | 10 décembre 2014