Pour quelle raison, le sous préfet de Dunkerque n'a pas reçu ce matin 12 mai, la représentante des "Veuves de l'amiante", à l'occasion de la manifestation mensuelle organisée par l'ARDEVA et son président Pierre Pluta? Elle ne voulait que lui remettre une lettre, comme la dernière fois. Et bien non, pas cette fois-ci. Pourquoi?
Emploi du temps trop chargé? Volonté de l'Etat de marquer une distance? Consignes reçues? Sur le pavé à l'extérieur ce fut l'incompréhension et à coup sûr l'amertume. De nombreuses femmes dans ce cortège qui toutes ont à déplorer des décés dans leur famille. Mais aussi de nombreux hommes, des frères, des pères, des malades. Que veulent-elles?... Que veulent-ils?... La justice et être entendus. Car bien souvent "les veuves de l'amiante" ont eu à déplorer, ou plutôt on leur a pris ce qu'elles avaient de plus cher au monde: un mari, un fils. Ces morts, dont on prévoit qu'ils seront 100 000 dans les 20 ans à venir. Pour ce cortège de souffrance ce fut ce matin la porte close de l'Etat. Une préfiguration de ce qui les attend si le juge d'instruction disparaît? Il faisait un peu froid ce matin, il y avait du vent, l'atmosphère est devenue un peu plus glaciale mais encore plus déterminée.
