Claude NICOLET

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le_phare_dunkerquoisLes élections régionales pensées comme démonstration du « bouclier face à l'Etat sarkozyste » 

Douze candidats du littoral dunkerquois: Wulfran Despicht (9e), Eric Rommel (15e), Damien Carême (19e), Joëlle Crockey (22e), Odile Lesage (26e), Claude Nicolet (29e), Karima Mahroug (34e), Alain Ledaguenel (43e), Jérôme Notebaert (45e), Christiane Marck

Une élection, c'est à la fois des candidats et un programme », lance Wulfran Despicht, la "tête de liste" dunkerquoise du parti socialiste aux élections régionales des 14 et 21 mars prochains.

De quoi couper court à toute frustration parmi les postulants. D'ailleurs au moment de s'installer face à la presse, il manquait quelques chaises... comme quoi « il y a plus de candidats que d'élus » au soir du 14 mars, s'amuse un des noms bien placés. Prière de rentrer dans les rangs, et le premier secrétaire dunkerquois de présenter la « lecture dunkerquoise » du programme régional dévoilé par Daniel Percheron et Pierre de Saintignon, les deux têtes de liste.

Tous invitent d'abord, c'est une évidence, à participer au vote. « Il faut se rendre compte que la Région est autour de nous. Elle nous accompagne en matière de projets, et pourtant cette institution souffre d'une certaine désaffection », souligne Eric Rommel, éligible (maire de Loon-Plage, Parti radical de Gauche, 15e). Les candidats revendiquent « un bilan partagé », note Claude Nicolet, éligible (adjoint à Dunkerque, Mouvement républicain et citoyen, 29e).

Au gré des propositions, ces candidats entonnent le refrain du « ce sera le début de la résistance » (Eric Rommel), ou du thème de campagne : une Région bouclier. « Car l'Etat n'est pas à la hauteur de ce qu'il devrait être, avec moins de fonctionnaires dans le Nord/Pas-de-Calais qu'ailleurs, d'où des collectivités d'autant plus présentes, avec de surcroît une situation économique et sociale difficile ». Justifiant par là, « les compétences choisies, aux côtés des compétences obligatoires de la Région », déclinées par Wulfran Despicht.

Ce qui pourrait être considéré comme un "saupoudrage" de subventions régionales critiqué par l'UMP, frisant l'électoralisme pour Marine Le Pen, est défendu par la liste de gauche.

Un exemple avancé par Wulfran Despicht. « Le TEP Scan sur le Dunkerquois a été portée par la Communauté urbaine de Dunkerque sur la base d'une coopération avec nos voisins belges, la Région nous a soutenu d'emblée. L'Agence régionale d'hospitalisation (ARH) a fini par suivre. S'il y avait un endroit où un tel équipement devait être livré rapidement, c'est bien sur le Dunkerquois, pour les malades de l'amiante. Ce n'est pas juste par plaisir de le dire. La Région a vraiment un rôle en matière de santé à jouer ».

Michel Delebarre, député-maire de Dunkerque, défend cet "interventionnisme" régional. « On pourrait se concentrer sur les trains et les lycées, mais ce serait malheureux pour la région », lance-t-il. Reprenant le thème de la réforme territoriale, Michel Delebarre raille « ceux (Valérie Létard, la tête de liste UMP) qui s'apprête à fabriquer une région morpion. Dans son programme, elle ne pourra pas évoquer des pans entiers de l'action régionale », si la Région doit se recentrer sur ses compétences obligatoires.
Ludovic BOUTIN