Les Brésiliens savent que rien n'est acquis, qu'il y a encore beaucoup trop d'inégalité et de pauvreté dans leur pays...Mais ils avancent et avec eux toute une partie de l'Amérique du Sud qui a décidé de s'affranchir de la tutelle des orthodoxies diverses et variées qui asphyxient les hommes et les femmes qui pensent qu'un monde meilleur est toujours possible. Bien sûr beaucoup de choses restent à faire, mais ils avancent cahin-caha au nom et en portant des valeurs qui sont (étaient?) les nôtres: la Liberté, l'Egalité, la Fraternité, la croyance dans le progrès, l'affirmation de la Nation comme cadre dela démocratie.
Quel contraste avec les Etats Unis d'Amérique qui s'enfoncent dans la crise. Car la réalité c'est que le néo-libéralisme et la globalisation financière sont en train d'assassiner le rêve américain. "L'Amérique du Tiers monde" comme l'écrit Ariana Huffington, devient une réalité chaque jour plus évidente. Chaque mois se sont des dizaines de milliers de chômeurs en plus, un pays qui poursuit sa désindustrialisation. Certes la puissance américaine reste une réalité, mais la catastrophe irakienne a marqué la fin de l'empire américain. Le départ des troupes US à peine achevé, le chaos fait de nouveau rage à Bagdad où le pays est définitivement mis en coupe réglée. Le Proche-Orient n'est pas prêt de voir la paix, les faucons israéliens sont renforcés et les islamistes radicaux par la même occasion. Le Parti Républicain se voit affublé d'un ignoble avatar le "Tea Party express" qu'on hésite à qualifier de démocratique tant les "thèses" qui sont les siennes paraissent folles. Barak Obama ne restera t-il qu'une magnifique fulgurance? Je ne le souhaite pas.
Et l'Europe dans tout ça? Tout va bien! nous avons paraît-il une diplomatie qui existe, des institutions qui ne respectent pas les votes des citoyens quand ils ont la chance de s'exprimer, et des experts qui renégocient le traité de Lisbonne (dont nous n'avions pas voulu) mais qui font tous pour ne pas trop y toucher pour qu'il n'y ait pas de référendum...C'est certain que nous le gagnerions à nouveau.
Mais quand je pense à mon pays, à ce qu'il a apporté à l'histoire du monde et au progrès de l'humanité. Quand je pense à l'immensité des sacrifices qui a été demandée à celles et ceux qui nous ont précédé et auxquels ils ont consenti...J'hésite souvent entre la rage et les larmes. Quand je pense à ces ouvriers, ces salariés, ces cadres d'entreprises, ces petits patrons qui se sentent profondément humilier à l'annonce des délocalisations, humilier dans leur dignité de travailleur, de producteur, de détenteur de savoir faire de premier plan, humilier dans leur condition de citoyen, je sens bien qu'il se passe quelque chose d'une grande gravité. La France, la République, l'idée qui est la mienne du patriotisme républicain restent pour moi le moteur de notre avenir. L'Egalité reste le carburant du moteur révolutionnaire qui s'est mis en route en 1789. De cette date les conservateurs de tous poils n'ont eu de cesse que de contrôler cette mécanique qui les dérangent et dont fondamentalement ils ne veulent pas. Ces valeurs, en héritage du Siècle des Lumières restent actives et vivantes partout dans le monde. Partout se lèvent de nouvelles espérances qui sont aussi les nôtres.