Claude NICOLET

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Dans quelques semaines, des élections régionales doivent théoriquement se dérouler. Comme partout en France, les citoyens des Hauts de France seront amenés à se prononcer sur l’avenir de notre région. Cette région nous la connaissons bien. C’est une région que l’Histoire n’a pas épargnée. Terre de travail, d’industrie, d’entrepreneurs, d’innovation et de création mais aussi de luttes sociales et de progrès. Terre de violence et de fraternité. Notre région doit toujours construire son avenir.

Ses atouts sont nombreux. C’est une région jeune, aux nombreuses infrastructures, restant attachée à son tissu industriel, bénéficiant d’abondantes ressources énergétiques, ayant une façade maritime et des outils industrialo-portuaires de première importance, une main d’œuvre bien formée et une identité culturelle indiscutable.

Mais il existe aussi des difficultés qu’il faut regarder en face. Un sous-investissement chronique de l’État, moins de fonctionnaires par habitants qu’ailleurs, une région frappée durement par la désindustrialisation avec toutes les conséquences que cela entraîne et qui met nos concitoyens trop souvent aux premières loges des difficultés économiques et sociales.

Mais ici comme ailleurs, le sentiment de délitement fait son œuvre. Dans cette terre ouvrière aux multiples facettes, beaucoup s’interrogent consciemment ou pas sur le maintien de la présence de la République sur notre territoire. Peut-être plus qu’ailleurs, une situation redoutable se pose à nous, citoyens des Hauts de France au regard de l’importance du vote FN/RN notamment si nous constatons l'importance des défis économiques, sociaux, environnementaux auxquels nous sommes confrontés, sans compter la profondeur de la crise identitaire, culturelle et politique que nous traversons. Crise de longue durée, en particulier dans notre région. Il suffit à ce titre de reprendre les votes de Maastricht, de 2002, de 2005, de 2015 (Régionales et Référendum européen), de 2017…depuis 30 ans la liste est longue, les avertissements innombrables... quant aux réponses....

Peut-être plus qu’ailleurs, la dépression nationale trouve dans les Hauts de France un écho puissant. Parce que sont posées les questions industrielles, énergétiques, portuaires, sociales, sanitaires. Parce que le sort du pays, souvent dans ces moments les plus tragiques lui est intimement lié. De la révolution industrielle et l’aventure minière en passant par la bataille de Dunkerque et le rembarquement de l’opération Dynamo jusqu’à la bataille du charbon qui a permis à la France d’avoir l’énergie indispensable pour se redresser vaille que vaille, les Hauts de France ont « bien mérités de la Patrie. »

Cette fierté, car c’en est une, s’est payée et se paye au prix fort en termes de sacrifices des hommes, des femmes et de leur santé. Fierté qui s’articulait pleinement avec un puissant sentiment d’appartenance au pays, y compris pour tous ceux venant d’ailleurs, qu’ils fussent d’Europe de l’Est ou du monde méditerranéen.

Mais aujourd’hui quelle vision d’avenir, qu’elle vision stratégique et de valorisation de notre modèle économique et social ? L’État portant les politiques néolibérales produites par Bruxelles, nous demandant sans cesse d’intégrer des contraintes extérieures à ce que nous sommes, peut-il répondre à ces interrogations et offrir une perspective politique nouvelle à même de combler la profondeur de la fracture que nous constatons chaque jour davantage ?

Nous faisons le pari que la remise en mouvement des citoyens, de notre région, de notre pays et probablement même du projet européen ne pourra se faire qu’à la condition de "faire en toute chose retour à la République" comme l’avait annoncé Lionel Jospin lors de son discours de politique générale en 1997 lors de la victoire surprise de la gauche plurielle. Qu'en reste t-il ? Comme le souligne fort justement Arnaud Montebourg dans son livre "l'engagement" lorsqu'il rappelle les propos de François Hollande quand il lui propose le ministère de l’Économie en 2014, "cet accord, c'est le même que celui que François Mitterrand noua avec Jean-Pierre Chevènement. Cet accord, s'il se défait, alors tout se défera." Tout s’est défait...

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres et il faudra également faire retour à la souveraineté sanitaire, énergétiques, agricole, industrielle, écologiques, technologique, énergétique et nationale. Ce dernier point est essentiel à nos yeux, car il n’y aura pas de résolution des défis sans un retour à la souveraineté nationale et populaire. Nous entendons déjà les cris d'orfraie quant au repli nationaliste...venant de la part de ceux qui n'ont jamais hésité à livrer le sort de nos concitoyens à la brutalité néolibérale alors que 69% des Français considèrent que le pays a perdu sa souveraineté.

De la même façon, la République doit rester le cadre du strict respect de la laïcité afin notamment de permettre à chacun de nos enfants d'accéder à l’avenir auquel ils a droit. C’est la raison pour laquelle, nous interpellerons et questionnerons chacune des têtes de listes afin de connaître leurs positions sur ce que nous estimons vital pour les Hauts de France et nous pèserons là où nous serons les plus efficaces et les plus utiles à l’intérêt général et à l'idée que nous nous faisons de notre Région, de notre Pays et de la République.

Jean-Marie ALEXANDRE
Maire de Souchez
Premier secrétaire du Mouvement des Citoyens

Christian HUTIN
Député du Nord
Secrétaire national du Mouvement des Citoyens

Claude NICOLET
Conseiller municipal de Dunkerque
Secrétaire national du Mouvement des Citoyens

Sabine VAN HEGHE
Sénatrice du Pas-de-Calais
Sécrétaire nationale du Mouvement des Citoyens