Claude NICOLET

Le site de

autres_temps_autres_moeursUn dessin qui en dit bien plus long qu'un grand discours. L'institution scolaire  connaît une crise profonde qui fragilise ceux qui en ont le plus besoin, c'est à dire les milieux populaires. Ceux qui n'ont que l'école pour s'élever dans la société, dont c'est le seul "capital symbolique". Or l'école est attaquée de toutes parts. Comme d'ailleurs l'ensemble des Institutions de la République.

 Les réformes s'y multiplient, les postes disparaissent, "l'esprit d'entreprise" doit y devenir la règle, l'enseignement doit être "ludique", chaque élève doit en sortir avec un "kit de connaissances", la communauté scolaire doit nouer des partenariats avec le monde environnant, l'université traverse une crise sans précédent depuis des décennies. Les Hussards Noirs de la République sont devenus la chair à canon des sociétés néo-libérales, livrés à la violence sociale, priés de gérer un "stock" d'individus pendant un temps donné. La connaissance, la culture générale, les "humanités", les efforts pour les acquérir ne sont plus considérés comme un "investissement nécessaire" pour la "multitude" qui remplace désormais le Peuple. Pour les autres, c'est à dire l'élite, il reste les Grandes écoles, les filières d'excellences, les établissements dont on se donne l'adresse et où se transmettra l'esprit de corps.

L'école de la République, l'école de la Nation doit former des citoyens. Nous serons tous d'accord bien sûr et pourtant...J'entends les propositions d'un ministre de l'Education Nationale annoncer qu'on pourrait donner aux Conseillers Principaux d'Education (CPE) le statut d'officier de police judiciaire. Bien sûr qu'il est intolérable que des enseignants soient agressés dans leurs établissements. Mais d'où vient cette violence et parfois cette haine de l'Institution? Débat difficile certes, mais je parie que l'idée de forces de polices permanentes dans certains établissements ne va pas tarder à surgir .