Dans un communiqué, le groupe d'études de l'Assemblée nationale annonce avoir décidé, lors d'une réunion jeudi, « de proposer à la signature de tous les parlementaires une motion demandant une remise gracieuse, globale et collective des demandes de remboursement d'indemnisation, pour les jugements passés et à venir ».
« C'est la double peine, voire la triple peine »
Christian Hutin est d'ailleurs particulièrement remonté : « Humainement, c'est quelque chose de terrible. Ce sont, pour la plupart, des gens pauvres. On m'a raconté l'histoire d'une dame qui a reçu la visite d'un huissier. Parce qu'on leur envoie les huissiers ! On lui a demandé de rembourser. La dame a emmené l'huissier au cimetière. Elle lui a montré la tombe de son mari et a dit que c'était à lui qu'il fallait réclamer l'argent, parce qu'elle n'avait plus rien. » Et Christian Hutin de tonner : « Non, c'est la double peine, voire la triple peine, cette affaire-là ! » Par ailleurs, le groupe d'études (autrefois présidé par feu le député-maire de Denain Patrick Roy) a demandé au Sénat « que soit créé un groupe d'études homologue, afin de permettre une meilleure collaboration des deux assemblées sur le dossier de l'amiante, notamment pendant la période d'interruption des travaux de l'Assemblée nationale ».
Pierre Pluta, président dunkerquois de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (ANDEVA), est bien entendu très satisfait de l'initiative : « Cette décision a été prise après que nous avons été entendus mardi à l'Assemblée nationale. Nous allons lancer un appel à tous les députés et sénateurs pour qu'ils soient sensibilisés à cette demande scandaleuse et incompréhensible de remboursement." Le président de l'ANDEVA d'ajouter : « Jeudi, dix-sept personnes ont été condamnées à rembourser. On en attend dix autres. Le cas par cas devient le lot par lot. Nous considérons que Xavier Bertrand ne tient pas sa parole. »
PIERRE-LAURENT FLAMEN