Mon interpellation à Daniel Percheron, Président du Conseil régional Nord Pas de Calais et à Pierre de Saintignon, vice-président chargé du développement économique.
Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président,
Mon intervention se fera en deux temps concernant l'actualité industrielle du littoral. Tout d'abord j'évoquerai la situation d'Europipe situé à Grande Synthe et ensuite SRD à Dunkerque.
Nous savons en effet que l'annonce de la fermeture de l'Usine Europipe (120 salariés et un millier induits) a été faite il y a quelques jours. Cette annonce était redoutée et pour tout dire pressentie depuis bien longtemps par les salariés d'Europipe et leurs représentants syndicaux.
Il convient de regarder les choses en face : c'est également une volonté des groupes allemands, des associés de la société EUROPIPE GmbH (la société « Salzgitter Mannesmann GmbH » pour 50 % et la société « AG der Dillinger Hüttenwerke » à part égale) de reconcentrer son outil de production en Allemagne même. Volonté de reconstituer des marges plus importantes sur un marché connaissant de fortes fluctuations et impacté directement par les difficultés géo-politiques que l'industrie des tubes affrontent en premières lignes : pétrole, gaz, embargo, enjeux stratégiques... autant de difficultés à surmonter.
L'heure est à la mobilisation pour trouver un repreneur sur ce site considéré comme un fleuron de l'industrie dunkerquoise. Je rappelle également qu'Europipe est la dernièer usine de tuberie en France. La procédure relève de la loi "Florange" ce qui induit de la part des propriétaires, la recherche de repreneur.
Je préfère être clair Monsieur le Président, les Allemands se désengagent, il faudra être très présent pour nous assurer de leur volonté de trouver un repreneur qui pourrait vite devenir un concurrent.
Je vous demande donc que nous mettions tout en oeuvre pour venir en soutien aux salariés.Travail avec la ministère de l'Economie et la commissaire au rederssement productif, recherche d'investisseurs et de repreneurs en France et à l'étranger, mobilisation de nos outils régioanux comme NFI (Nord France Invest) et locaux avec Dunkerque Promotion.
Je demande également que nous soutenions les salariés et le CE et mettant à leur disposition les moyens pour faire face à la situation. Ils sont notamment à la recherche d'experts et d'avocats indispensables pour faire aboutir la procédure d'alerte et procéder aux analyses notamment financière de l'entreprise.
Ensuite, je veux attirer votre attention sur la société SRD. Elle représente 255 emplois directs et 250 employés d'entreprises extérieures en permanence sur le site. C'est une entreprise du patrimoine industriel dunkerquois. C'est la plus veille usine en fonctionnement sur le littoral, elle fête cette années son quatre vingtième anniversaire. Usine de raffinage des huiles l'actionnaire Colas semble avoir décidé d'arrêter la production des huiles de base. SRD produit, chaque année, environ 300 000 tonnes de bitumes, 280 000 tonnes de lubrifiants, 30 000 tonnes de spécialités telles que les paraffines ou extraits et 220 000 tonnes de fuels.
L'impact sur la sous-traitance serait également très dur. Il n'est pas envisageable qu'une alternative industrielle crédible ne puisse pas être recherchée par Colas (groupe qui emploie plus de 35 000 salariés), filiale de Bouygues. Là encore Monsieur le Président, je souhaite que la Région mettre tout en oeuvre afin de rechercher dans les meilleures conditions, une activité industrielle et des perspectives de développement pour cette usine.
Je suis, Monsieur le Président, ainsi que les salariés d'Europipe et de SRD et leur représentants, à votre disposition pour mener à bien cet indispensable travail pour le maintien de notre outil et tissu industriel.
Dans l'attente, je vous prie de croire Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président, en mes sentiments les meilleurs.
Claude NICOLET
Conseiller régional Nord Pas de Calais.