La majorité municipale sortante, avec Michel Delebarre à sa tête vient de subir à Dunkerque une défaite d'une ampleur sans précédent. Cette liste de rassemblement de l'ensemble de la gauche jusqu'aux Démocrates a été littéralement rejetée par les Dunkerquois.
Dans cette déroute, nous avons en partie mais en partie seulement, été victimes des conséquences et du rejet de la politique gouvernementale et européenne. Ce scrutin a incontestablement été marqué par des enjeux nationaux. Il met en lumière, une fois de plus les fractures politiques, culturelles, identitaires, économiques et sociales qui fragmentent de plus en plus le peuple français.
Mais Il convient de regarder les choses en face avec courage et lucidité et d'en faire l'analyse sans concession. Car nous ne pourrons rien reconstruire de solide et de durable si nous refusons cet indispensable travail de réflexion.
Ce rejet dont nous avons été l'objet à l'issu du premier tour, que j'ai qualifié de "coup de pied au cul", s'est transformé en "mise à mort" à l'issu du second. Le résultat est sans appel, brutal comme peut l'être la vie politique.
Au delà du score de Patrice Vergriete qu'il convient de saluer car je suis d'abord un républicain et je lui souhaite plein succès pour Dunkerque et les Dunkerquois, il faut nous interroger sur la signification profonde de ce résultat et sur ce qu'il révèle de notre société, de son fonctionnement, de ses attentes.
Dans le même temps, je refuse de participer au "Delebarre bashing". Ce serait indigne et tellement facile. C'est aujourd'hui à Michel Delebarre et à lui seul de dire ce qu'il souhaite faire. C'est un choix totalement et uniquement personnel. Plus que jamais il nous faut avoir un sens élevé de notre dignité, plus que jamais les élus doivent être à la hauteur de leur mandat, car la situation de notre pays est grave.
Il nous faut nous interroger collectivement sur ce que furent nos pratiques politiques, notre relation au pouvoir, notre relation avec nos concitoyens et la nature des projets que nous avons menés. Il nous faut aujourd'hui ouvrir "portes et fenêtres".
Quoi qu'il en soit, cette réflexion et ce travail de fond doit être collectif et partagé le plus largement possible. Au delà de tout esprit partisan. C'est la raison pour laquelle j'appelle d'ores et déjà celles et ceux qui se retrouvent dans la gauche et je pense au PS, au PCF, à EELV, au PRG, mais aussi au Parti de Gauche et bien sûr au MRC, mais au delà à l'ensemble de nos concitoyens pour lesquels la chose publique est importante et qui se sentent concernés par l'avenir de notre ville et de notre pays, à entamer ce travail.
Dans les jours qui viennent, je ferai un certain nombre de propositions. Nous verrons l'écho qu'elles recevront mais il me paraît nécessaire, voire même indispensable de nous y atteler. En ce qui me concerne j'y suis décidé.
Claude NICOLET