M. LE PRESIDENT: Merci. Le groupe Socialiste Citoyen et Radical, Monsieur NICOLET ?
M. NICOLET: Monsieur le Président, Madame la Vice-présidente, au nom du groupe Socialiste Citoyen et Radical, sur la présentation qui nous a été faite de votre projet de budget primitif pour 2013, tout d’abord, rappeler, plus que jamais, que c’est une compétence qui relève de l’État et que nous venons en soutien par rapport à cela ; il y a des responsabilités qu’il ne faut pas oublier ou négliger, en particulier un héritage particulièrement difficile en ce qui concerne la région Nord - Pas de Calais, dans le traitement que l’État a pu avoir vis-à-vis de l’enseignement supérieur chez nous. La question de l’enseignement et de la recherche, nous le savons tous, j’enfonce une porte ouverte, est l’une de celles qui conditionnent notre avenir et l’avenir du pays et de notre jeunesse.
Nous savons que la formation des jeunes générations forge leur destin et celui du pays. L’égalité des chances, et Madame ROUSSEAU a, à de nombreuses reprises, insisté là-dessus, et c’est l’un des axes du projet de budget qui nous est proposé, est un objectif sans cesse à atteindre, c’est une nécessité politique et morale. Plus que dans d’autres régions, nous savons que nous avons des obstacles à surmonter. Ils sont économiques, ils sont sociaux, ils peuvent être aussi culturels. Un vrai déterminisme empêche trop souvent beaucoup de notre jeunesse, de la jeunesse du Nord - Pas de Calais, d’envisager un cursus universitaire ou de formation supérieure.
Or, en termes de politique publique, cet investissement crée le développement de demain, et les dispositifs de la région sont tout à notre honneur ; je pense aux bourses Blériot, que vous avez évoquées, ou au Parcours réussite en études longues, le PREL, qui permet de soutenir des étudiants en grande difficulté sociale et qui est aussi l’un des moyens de lutter contre le décrochage. On voit, là aussi, par exemple, la transversalité nécessaire et indispensable des politiques que vous portez, Madame la Vice-présidente. C’est aussi s’engager sur la qualité de vie sur les campus. Bien évidemment, on ne peut pas bien étudier, dans de bonnes conditions, si là où on est, on souffre d’inconfort. Il y a, certes, des efforts à faire, mais ces efforts relèvent également de l’État, il ne faut pas oublier de le dire et de le rappeler.
Ces propositions de budget se caractérisent, selon moi, par six points, que je vais évoquer très rapidement. Tout d’abord, au niveau de l’effort budgétaire, l’enseignement supérieur et la recherche restent à niveau constant. Globalement, l’effort financier de la région se reconduit, ce qui illustre bien la volonté politique qui est la nôtre, la volonté régionale, de faire de cette politique une politique « fer de lance » pour le développement de notre territoire, tant au niveau du fonctionnement qu’au niveau de l’investissement.
Deuxième point, on voit clairement également la volonté qui est la nôtre de favoriser l’accès et la réussite dans l’enseignement supérieur ; c’est une volonté politique, c’est un choix social également. C’est aussi la volonté que vous avez affichée, Madame la Vice-présidente, concernant l’accès aux études supérieures, et notamment scientifiques, de favoriser l’égalité hommes-femmes. Je crois que c’est là, effectivement, un enjeu extrêmement important d’égalité sociale et de projet politique, qui est tout à notre honneur.
Troisième point, structurer, organiser une recherche de haute qualité, la valoriser et la mettre en lumière par rapport à l’innovation qui en découle.
Quatrième point, construire une Eurorégion de l’enseignement supérieur et de la recherche. Là encore, transversalité, nécessité absolue. La science, la recherche, quelle qu’elle soit, c’est un dialogue permanent, une interrogation critique permanente, entre les chercheurs, et pas uniquement au niveau de l’Eurorégion, on le sait bien, tous ceux qui, de près ou de loin, ont fréquenté les laboratoires de recherche ou l’université savent bien que ce dialogue de la recherche conditionne également sa réussite et son efficacité.
Cinquième point, mettre en avant la place de l’enseignement supérieur et de la recherche dans la croissance économique. Cela a été évoqué à diverses reprises sur ces bancs, il faut que, dans ce cadre, nous puissions mettre en lien la recherche publique et la recherche privée, mais je crois que, là aussi, il ne faut pas faire de démagogie. En plus, à 23 heures 03, ce ne serait pas bienvenu. C’est aussi aux acteurs, en tant que tels, tant l’université que le monde de l’entreprise que la recherche privée, de prendre ses responsabilités aussi. La région peut servir de médiateur, peut éventuellement catalyser des énergies, les mettre ensemble, mais c’est aux responsables directement concernés, tant au niveau des industries ou des laboratoires privés que des universitaires, également de prendre leurs responsabilités et d’entamer le dialogue, dialogue qui doit avoir lieu, car on sait aujourd’hui à quel point il est nécessaire, et on a pu le voir dans un certain nombre de domaines.
Sixième point, la transversalité ; la transversalité, encore une fois, pour la recherche, pour l’enseignement, est une dimension incontournable, c’est une impérieuse nécessité. Je me permettrai tout simplement de prendre un exemple que nous avons vécu il y a peu de temps avec Cécile BOURDON, si Cécile m’y autorise. Nous avons, dans le cadre du Plan cancers porté par la région et que porte Cécile BOURDON, organisé une réunion de travail avec le CHU de Lille, avec les services de la région, sur la recherche contre l’amiante, le mésothéliome, le cancer de l’amiante. Nous avons pu voir, à cette occasion, l’importance des liens qui pouvaient exister entre la recherche fondamentale concernant la médecine et, en même temps, la recherche textile à Tourcoing, parce que sur des textiles « high tech », les chercheurs contre le cancer, contre le mésothéliome, créent des passerelles pour pouvoir soigner le mésothéliome. Nous avons pu jouer les médiateurs, les interfaces, entre ces deux mondes qui, maintenant, doivent travailler ensemble. Il est bien évident que nous ne sommes pas compétents pour pouvoir mettre en oeuvre ces immenses projets à destination de nos concitoyens. Voilà les quelques points que je voulais souligner dans le cadre du projet de budget 2013 concernant l’enseignement supérieur et la recherche au nom du groupe Socialiste Citoyen et Radical, Monsieur le Président. (applaudissements sur les bancs du groupe Socialiste Citoyen et Radical).